TECHNIQUES D'ACCORDAGE
(…) l'expiration profonde produit spontanément une attitude d'abandon. La rétention du souffle expiratoire est souvent liée à la période infantile au moment où ce blocage respiratoire constitue la découverte d'une maîtrise nouvelle : attitude que l'enfant peut prendre pour répondre à certaines formules éducatives telles que un grand garçon ne pleure pas, tu ne dois pas montrer que tu as peur…
Au début, l'inhibition sert à tempérer les excitations agréables de nature végétative ; mais à la longue, cette inhibition provoque une sensibilité accrue à l'anxiété et augmente l'excitabilité réflexe. Elle entraîne finalement une impossibilité chronique à se détendre. En résumé, l'inhibition névrotique de la respiration est une partie centrale du mécanisme des névroses.
B. Dolto, Le corps entre les mains, p. 68, 1976
Il s’agirait de chercher - autant que possible - sans perfectionnisme (attention à l’hyper contrôle - à l’obsession) à ACCORDER (comme on le fait pour un instrument de musique pour qu’il sonne, vibre plus juste...) :
la structure (le corps) à la fonction (la vie)
la forme (que j'ai) à l’état (dans lequel je suis)
l’humeur aux humeurs
le système nerveux volontaire au système nerveux autonome (neuro-végétatif)
et ainsi de s’occuper de l’ HOMEOSTASIE. L’homéostasie se définit comme la capacité de l’être vivant à maintenir un état de stabilité relative des différentes composantes de son milieu interne et cela malgré les changements constants de l’environnement externe.
Le corps n’est pas stable, sinon il n’aurait pas survécu : il est juste assez instable pour permettre à ses différentes parties de tendre vers l’équilibre au prix d’une lutte constante.
Le système nerveux autonome se divise en deux pôles : l’ortho-sympathique et le para-sympathique dont les activités et les réactions ne sont pas antagonistes mais complémentaires.
Le système nerveux ortho-sympathique prépare l’organisme à l’activité, à l’éveil. Il correspond à la dépense d’énergie et à l’adaptabilité. Lors d’un stress important il orchestre la réponse de fuite ou de lutte. Ainsi par les neurotransmetteurs (adrénaline et noradrénaline) il accélère le coeur, la respiration, il dilate les bronches et les pupilles, modifie la tension artérielle, diminue l’activité digestive, perturbe les systèmes de l’élimination, contracte la peau, les viscères et les muscles de la défense, etc...
Le système para-sympathique, à l’inverse, amène le ralentissement : ce qui est augmenté diminue, ce qui est dilaté se rétracte, ce qui est accéléré ralentit, ce qui est serré se desserre... Il augmente les sécrétions (humeurs) lacrymales, salivaires, stomacales, intestinales, hépatiques, pancréatiques... Il correspond à la phase de récupération pour pouvoir passer de nouveau à l’action. Il est associé à des neurotransmetteurs (l’acétylcholine, la dopamine, la sérotonine...)
Toutes les fonctions vitales se dérèglent si le système nerveux ortho-sympathique est trop sollicité : la sympathicotonie . Le repos n’est plus possible, le corps s’épuise, ne récupère plus. Les défenses ne lâchent plus, les muscles des ceintures crânienne, scapulaire et pelvienne restent sur la défensive (la nuit aussi) d’où la fatigue, voire la fatigue chronique ou la dépression.
Le couple ortho/para-sympathique doit être en harmonie parfaite pour préserver l’homéostasie.
"Le but fondamental du traitement des erreurs de posture doit être de rendre le mécanisme du corps aussi parfait que possible, en comprenant que de cela dépendent la meilleure santé et la plus haute résistance à la maladie."
Dr Goldhwaite, Boston
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