
BERTRAND CAROFF
Pour une anatomie du lien
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(...), mais en réalité, le corps change de forme à tout instant, ou plutôt, il n'y a pas de forme puisque la forme est de l'immobilité et que la réalité est mouvement.
H. Bergson, 1940, L'évolution créatrice.
(…) l'expiration profonde produit spontanément une attitude d'abandon. La rétention du souffle expiratoire est souvent liée à la période infantile au moment où ce blocage respiratoire constitue la découverte d'une maîtrise nouvelle : attitude que l'enfant peut prendre pour répondre à certaines formules éducatives telles que un grand garçon ne pleure pas, tu ne dois pas montrer que tu as peur…
Au début, l'inhibition sert à tempérer les excitations agréables de nature végétative ; mais à la longue, cette inhibition provoque une sensibilité accrue à l'anxiété et augmente l'excitabilité réflexe. Elle entraîne finalement une impossibilité chronique à se détendre. En résumé, l'inhibition névrotique de la respiration est une partie centrale du mécanisme des névroses.
B. Dolto, Le corps entre les mains, p. 68, 1976