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Le toucher ...


Selon François Roustang (La fin de la plainte, éd. Odile Jacob), le toucher est ce qui fait exister le corps, l'animé de l'âme. Sans lui, nous dit Aristote, il n'y a pas d'être vivant qui puisse exister. Un vivant peut manquer d'ouïe, de goût, de vue, d'odorat, il ne peut manquer de toucher.

Le toucher est l'indispensable nutrition de l'animé. Car le corps ne saurait subsister s'il n'est pas nourri du perpétuel contact avec l'environnement proche et lointain qui le définit(...). Qu'est ce qu'un corps animé, c'est-à-dire un corps tout simplement, si ce n'est une surface recouverte de peau, de poils, de fibres ou d'écailles tout entière en rapport avec l'extérieur et dont l'extérieur définit précisément les contours ? S'il n'y avait pas d'enveloppe qui enveloppe le corps, s'il n'y avait pas une autre enveloppe qui enveloppe la propre enveloppe du corps, il n'y aurait tout simplement pas de corps. Cette enveloppe nourrit le corps parce qu'en le circonscrivant elle le définit. Et cette enveloppe mobile, qui touche le corps tout entier, sans cesse accompagne le corps qui ne cesse de se mouvoir. Il suffit de ne pas oublier que le toucher ne se réduit pas à la possibilité à la main d'appréhender, de tâter, de tester et de caresser. Car c'est tout le corps en son volume et en sa surface qui appréhende, tâte, teste et caresse, parce qu'il est continuellement touché par l'extérieur.

Notre corps touche et se meut sans discontinuer, même dans le sommeil, sinon nous ne pourrions jamais nous éveiller.

Vivant, le corps humain est touché et il est mû constamment, tandis qu'il touche et se meut. Il est toujours au monde dans le milieu intérieur."

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BERTRAND CAROFF

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